AMOS POE
Né en 1950, Amos Poe est considéré comme le Pape de la New Wave cinématographique, mouvement né à New York en 1976, qui s'inspire de la série B, de l'avant-garde et de la Nouvelle Vague française pour créer une nouvelle forme artistique et rassemblant les acteurs de la scène artistique et musicale de l'époque : Jim Jarmusch, Eric Mitchell, John Lurie.
 
Autodidacte en cinéma, la musique est un véritable révélateur pour Poe. A l’image des groupes punk new-yorkais (do it yourself), qui arrivent malgré les contraintes à répéter, se produire et enregistrer, Poe décide de réaliser lui-même des films à petits budgets. Il devient alors producteur, auteur et réalisateur de tous ses films depuis Blank Generation.
Activiste, Poe filme les errances de sa génération, contrainte de « tout réinventer si elle ne veut pas disparaître ». Sa filmographie témoigne d’une évolution qui s’est opéré dans le mouvement underground new-yorkais de 1975 à 1983 du punk à la no-wave. La démarche de Poe est à la fois politique et artistique. Politiquement, Poe refuse de se plier aux exigences économiques d’Hollywood. Il détourne alors la contrainte budgétaire pour son propre profit et se fait militant du film de fauché pour un public de fauchés. Artistiquement, Poe inscrit son œuvre dans la culture du vintage, ou l’art de la récupe pour donner naissance à une œuvre originale. Sa filmographie est un bouillon de culture underground : rock, film noir, série B, nouvelle vague française, cinéma expérimental. Il reprend systématiquement les thèmes de ses films précédents, les retravaille pour en dégager « une mythologie personnelle ». Du rock, il s’approprie sa brutalité brute, sa violence et son désespoir (Blank Generation, 1976 ) ; de la Nouvelle Vague, il puise ses cadrages hasardeux, ses faux raccords, ses brusques changements de plans, sa narration heurtée, sa désynchronisation sonore (Unmade beds, 1976). Le New York de la perdition est l’axe principal sur lequel il colle images et bande son. La récupération du punk par l’Angleterre sonna sa mort à New York, les artistes se tournant vers un courant plus ésotérique, plus poétique et surtout moins rigide. Le rock primaire ne devait plus être le ciment de l’underground. L’attitude désintéressée de Max Menace (Eric Mitchell) à la vision des Damned anglais et la bande-son expérimentale de The Foreigner (1978) illustre cette transition du punk vers la no-wave . Dernier opus du triptyque new-yorkais, Subway riders (1981), son premier film en couleur, s’inscrit dans ce nouveau courant : un film noir, un mélo de jazz urbain avec pour interprète principal John Lurie figure de la No-Wave musicale (Lounge Lizards).
 
Par la suite, Amos Poe a continué à écrire des scénarios et à diriger des films et vidéo-clips. Il enseigne actuellement à New York. En 2003, Poe a signé un documentaire sur le song writer américain Steve Earle (Just an american boy). Il retrouve les préceptes chers à son triptyque avec Empire II (2007), un collage de musiques sur des plans de New York et remake du documentaire d’Andy Wharol, Empire (1964).
 
© David DUEZ
 
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Blank generation
Blank Generation
 

 

 
The Foreigner Amos poe
 

 

 
Unmade bed Amos Poe
 

 
[DVDs en vente à la librairie du festival et à Hors-circuits]  
 
 
 
 

 

 
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