RAINER WERNER FASSBINDER
De 1966 à sa mort en 1982 à l’âge de 37 ans, Fassbinder a réalisé 44 films pour le cinéma et la télévision (le premier court métrage est perdu). Également homme de théâtre, dramaturge, acteur et metteur en scène, il a réuni au sein de l’Action-Theater puis de l’Anti- Theater une troupe de comédiens et de techniciens qui ont fidèlement travaillé avec lui, sur scène et au cinéma : Hanna Schygulla, Ingrid Caven, Margit Carstensen, Irm Hermann, Harry Baer, Kurt Raab, Ulli Lommel, Günter Kaufman… Travailleur acharné, Fassbinder s’est imposé au cours de ces 16 années comme la principale figure du Nouveau Cinéma Allemand – Langlois disait qu’« avec Fassbinder, le cinéma allemand de l’après-guerre est né ». Et en effet, il a essentiellement mis en scène l’histoire de son pays : sagas, fresques et mélodrames sur l’Allemagne au XIXe et au XXe siècles, portraits sans fard du sort réservé aux minorités et aux plus démunis, réflexions à chaud sur le terrorisme qui frappait la R.F.A. dans les années 70. En-deçà de l’histoire allemande, Fassbinder a extrait et filmé la constance d’une nature humaine qui se nourrit d’injustices : les rapports dominant/dominé sur lesquels repose la société mais aussi le désir entre individus (y compris du même sexe), l’oppression et le chantage exercés par l’autre. Témoin d’une lucidité incommodante sur les hommes et leur commerce, il a beaucoup choqué. Mais c’est précisément de cette clairvoyance alliée à une force de travail hors du commun que sont nés tant de films d’une inventivité et d’une liberté formelles inédites.
 
En 1969, il réalise son premier long, L’amour est plus froid que la mort, triangle sexuel entre une prostituée, son souteneur et un gangster. Dans l’année qui suit, il enchaîne neuf longs métrages, avec Hanna Schygulla, intouchable, et Günter Kaufman, son « colosse sensuel ». Il met fin à l’Anti-Theatre en 1970, signant un rétrospectif et auto-critique Prenez garde à la sainte putain où une équipe de tournage attend dans un hôtel ranci le metteur en scène, la star, l’argent et le matériel nécessaire pour commencer le tournage. En 1971 il rencontre son amant El Hedi Ben Salem, immigré berbère qui se suicidera après l’abandon (Tous les autres s’appellent Ali, film d’adieu), et Douglas Sirk dont il admire le mélange de sentimentalisme et de brutalité. Fassbinder, déjà porté sur l’alcool, découvre sur La roulette chinoise (1976) la cocaïne, l’héroïne, les somnifères. En 1977, Baader et les membres de la Fraction Armée Rouge sont découverts suicidés, on soupçonne l’assassinat politique. Les cinéastes allemands réagissent avec un film collectif L’Allemagne en automne auquel Fassbinder participe, se filmant shooté, désabusé et impuissant. En attendant le tournage de Berlin Alexander Platz, feuilleton monumental sur les bas-fonds berlinois des années 20, il tourne à la va vite Le mariage de Maria Braun qui sera son plus grand succès international. La même année, son amant, Armin Meier, boucher, élevé par des religieuses puis confié à un médecin qui en fait son jouet sexuel, se suicide. Fassbinder tourne aussitôt L’année des treize lunes , film hommage dans lequel un transsexuel, employé des abattoirs, raconte les humiliations de sa vie. En 1981, il parachève son portrait de la femme- Allemagne Lili Marleen, Lola, une femme allemande, Le secret de Veronika Voss, Ours d’or à Berlin. Epuisé, il adapte le roman de Jean Genet Querelle qui, à l’image de ses fantasmes adolescents fondateurs, narre les amours de marins dans un décors en carton-pâte. Il meurt avant sa sortie salle, à 37 ans, en 1982.
 
 
L'amour est plus froid que la mort
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Tous les autres s'appellent Ali
 

 
Querelle
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