NEW YORK UNDERGROUND DE RICHARD KERN
Richard Kern, photographe et cinéaste, a produit dans les années 80 en collaboration avec la scène underground new-yorkaise (notamment Lydia Lunch, qui signe sur cette compilation la plupart des scénarii), une série de court métrages marqués par la violence, le sexe, un côté sombre et cru, dit « cinéma de la transgression » (la transgression de toutes les règles de l’art et du monde comme seul préalable à la libération des individus). Cette compilation regroupe 13 films réalisés entre 1984 et 1993, dont The right side of my brain (avec Lydia Lunch, Clint Ruin et Henry Rollins), The Manhattan love suicides (avec David Wojnarowicz), Submit to me (avec Lydia Lunch, musique Butthole Surfers), X is Y (musique Cop shoot cop), The bitches (musique Jim Coleman), Death Valley 69 (avec Sonic youth)…
 
LYDIA LUNCH
 
Née dans le Rochester (Etats-Unis) en 1960 au sein d’une famille pauvre, elle quitte le foyer incestueux à 16 ans pour rejoindre les trottoirs de New York. Prostitution, drogue, alcool, arnaques… Lydia Lunch lutte pour sa survie, avec comme seuls bagages la violence et la haine. Elle n’a pas 17 ans quand elle s’implique comme guitariste et « cri primal » dans le groupe mythique de la scène No Wave, Teenage Jesus and the Jerks. Deux ans plus tard, Brian Eno produit pour Island Records un album anthologique des meilleurs groupes de l’époque : No New York réunit The Contorsions, Mars, DNA et Teenage Jesus. Parallèlement, Lydia Lunch crée un autre groupe, Beirut Slump, et sort en 1980 un premier album solo, Queen of Siam, qui marquera toute une génération d’artistes.

Dans les années 80, elle entame une série de collaborations avec Nick Cave, Einsturzende Neubauten, Die Haut, Marc Almond, Sonic Youth… Elle écrit et tourne avec Richard Kern une série de films dans lesquels elle met en scène sa vision personnelle des désirs et des violences sexuelles. En 1984, elle fonde sa propre maison de production Widowspeak pour contrôler une œuvre déjà prolifique. Elle sort The uncensored Lydia Lunch, premier chapitre de ce qui allait devenir son medium le plus direct et le plus efficace, le spoken word (textes mis en scène, entre théâtre et harangue). Elle s’associe à Fœtus (alias Clint Ruin/ Jim Thirwell) pour plusieurs albums et crée en 1989 un groupe noise-rock avec Kim Gordon de Sonic Youth. Un an plus tard, Our Fathers who aren’t in Heaven regroupe Lydia Lunch, l’écrivain Hubert Selby Jr. (Last Exit to Brooklyn), Henry Rollins et Don Bajema.

Parallèlement aux spoken word, à la mise en scène de pièces de théâtre et ses performances d’actrice (notamment dans les films de Beth B), Lydia Lunch multiplie les supports d’expression : elle publie en 1982 un livre de poésie avec Exene Cervanka (chanteuse du groupe X) Adulterous Anonymous ; deux recueils illustrés Blood Sucker et Incriminating Evidence en 1992 ; une bande dessinée avec Nick Cave et Mike Matthews, As-Fix-E-8, en 1993 ; sa biographie au vitriol Paradoxia, journal d’une prédatrice, traduit dans plusieurs langues et préfacé par Hubert Selby Jr., en 1997 et Toxic Gumbo, bande dessinée pour DC Comics avec Ted McKeever, en 1998. Vers la fin des années 90, elle se tourne vers la photographie et l’installation, deux expositions lui étant consacrées à Paris (galerie Tribal Act, Musée de l’érotisme, puis à la galerie Kennory Kim en 2006). En 2003, Asia Argento sollicite son regard de photographe sur son film Le livre de Jeremy (Lydia Lunch y joue le rôle de l’assistante sociale !). Elle a également récemment prêté sa voix pour Wild Tigers I have known, film produit par Gus Van Sant, et American Fame, deux films réalisés par Cam Archer.

Ces dernières années, Lydia Lunch s’est produite en concert chaque année dans les plus grandes villes européennes, renouvelant incessamment son public et sa musique. Avec Real Pornography, performance multimédia, Lydia Lunch élargit encore son champ d’expression.

Icône sexuelle, artiste radicale, inlassable et inclassable, Lydia Lunch n’a eu de cesse de dénoncer le conformisme, l’exploitation de la misère, la politique américaine et les violences faites aux femmes : «Mon art, dit-elle, a essentiellement une fonction asociale, une fonction de dénonciation ». Son esprit de révolte, son indépendance (elle n’a jamais signé sur une major) et l’influence qu’elle a exercé sur toute une génération en font un modèle unique de l’underground américain.
 
© Stéphanie Heuze/ 2007
 
[news : Lydia Lunch sera présente sur le festival Combat Rock à l’Ecran de St Denis mi-février où elle accompagnera deux séances de films dédiées au cinéma de la transgression et à Beth B, elle jouera également le dimanche soir. Plus d’infos > par ici ]
 
New york underground Richard Kern  
 
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